Comment Le jardinier de Louis XIV faisait de la permaculture avec ses tomates sans le savoir ?
« J‘ai une application particulière à la culture des jardins fruitiers et potagers, et outre les beautés qu’elle m’y fait trouver, les avantages en grand nombre me paraissent véritablement considérables. »
Jean-Baptiste de la Quintine (jardinier du roi Louis XIV)

URGENT : Lisez ce court message sur la permaculture avant de planter quoique ce soit.
Vous avez raison d’appliquer la permaculture à vos tomates et votre potager. Et vous avez raison d’essayer de trouver des méthodes pour obtenir les meilleures tomates possibles dans votre jardin. En suivant les conseils de permaculture que je vais vous délivrer ici et maintenant, vous mettez toutes les chances de votre côté pour obtenir les meilleures tomates et que celle-ci participent au bon fonctionnement de votre potager.
Avant de commencer, je tiens à vous rappeler que chaque potager est différent. Ce qui fonctionne chez vous ne fonctionne pas forcément chez moi ou une autre personne et inversement. Je vous suggère de tester, voir ce qui fonctionne et être pragmatique.
3 raisons pour lesquelles le vrai permaculteur cultive ses tomates
- Êtes-vous un permaculteur ? Je veux dire, un vrai de vrai. Pas celui qui fait 2, 3 associations et qui se considère comme le plus grand jardinier de France. Non. Je parle de celui qui, au-delà de son potager, va essayer d’appliquer la permaculture à sa propre vie. Le vrai permaculteur va planter des tomates avant tout pour l’écologie. Les plants de tomates sont très énergivores.
Parmi tous les légumes et tous les fruits, c’est celui qui nécessite le plus d’eau et de nutriments. Les tomates industriels qu’on trouve dans les magasins ont été transportés et ont été pulvérisé de « je ne sais quel » produit pour que sa forme, sa couleur et son goût restent les mêmes une fois entre vos mains.
Je sais que vous faites partie de ces personnes intelligentes qui veulent agir pour l’écologie et le bien-être de la planète.
J’ai une bonne nouvelle pour vous, rien qu’en plantant un pied de tomate, vous agissez pour la planète. Alors certes, c’est un petit geste, mais à votre échelle, c’est un pas de géant. - De plus, vous faites des économies. Alors bien sûr, vous n’allez pas diviser vos dépenses en nourriture par 2, mais là aussi, vous faites un petit pas vers l’autonomie alimentaire.
- Fermez les yeux et imaginez : (ne fermez pas vraiment les yeux, sinon vous ne pouvez plus lire)
Imaginez arriver dans votre potager et sentir l’odeur des feuilles de la tomate qui remontent jusqu’à votre nez. Vous voyez de magnifiques fruits, d’une couleur éclatante, avec de la verdure et de la biodiversité de partout. Vous arrachez une tomate et vous ressentez à quel point elle est parfaitement mûre. Bien ronde, bien rouge, un peu molle, mais pas trop.
Vous croquez dedans et imaginez tout le processus qu’il a fallu à cette tomate pour pousser. Vous repensez au moment où vous avez planté la graine, jusqu’à ce moment, où vous êtes en train de croquer dedans. Le goût est tellement différent de ce que vous pouvez trouver dans n’importe quel magasin de nourriture que vous restez sous le choc.
La tomate est juteuse et vous savez au fond de vous qu’elle respecte tous vos principes (bio, locale, etc).
La voilà la 3ᵉ raison de cultiver ses propres tomates, pour se faire du bien à soi et à son corps.
Blaise Leclerc et son livre « Elles sont bonnes mes tomates » m’a énormément inspiré pour l’écriture de cet article. Je vous recommande son livre :



Le vrai permaculteur fait ses propres semis
Je vous taquine. Si vous avez directement acheté des plants, ce n’est pas bien grave. Seulement, vous allez devoir les repiquer à un moment donné et on ne sait pas vraiment ce qui se passer. Le risque est présent.
De plus, vous trouverez rarement des variétés de tomates différentes en achetant directement des plants. C’est un peu dommage, car la variété est précieuse au potager.
Quand semer et quand planter ?
Demandez-vous :
Quand-est-ce que je veux récolter mes tomates ?
En fonction, vous allez tout simplement semer 4 à 5 mois avant.
Évidemment, il vous faudra prendre en compte d’autres facteurs comme votre région, le climat, les risques de gel, l’année, etc. On recommande de semer à partir de mi-février en intérieur et de planter mi-avril, début mai.
Comment repiquer les plants de tomate
Essayez de repiquer vos tomates dans une terre mélangée avec du compost.
ATTENTION ! Privilégiez du compost animal tel que du fumier. Il ne faut pas que ce soit surchargé en azote.
De plus, attendez qu’il n’y ait plus de gel et que la température augmente au jardin. Pour endurcir vos plants, vous pouvez les habituer en les laissant prendre l’air de temps en temps avant de les repiquer directement en extérieur. Vous pouvez aussi les planter sous serre ou autres abris si le climat n’est pas idéal (début mars).
Avant de repiquer il faut que vous sachiez quelle zone de votre potager possède le plus d’ensoleillement. Et ce sera là que vous les repiquerez, car la tomate est très gourmande sur ce point. Sachez aussi qu’il est préférable d’avoir le soleil couchant plutôt que levant. Mais c’est un détail.
Et enfin, il vous faudra les protéger de la pluie à l’aide d’un abri, une toile ou un toit. La pluie est le 1er facteur d’échec dans la culture de la tomate. Vous comprendrez dans un instant pourquoi.
La méthode pour repiquer les tomates se décompose en 8 étapes :
- creuser des trous de 20 cm de profondeur espacés de 50 cm.
- arroser les tomates encore en godets.
- couper les premières feuilles à la base de la tige.
- retourner le godet (ou autre support) et sortir le plant en le secouant.
- disposer le plant avec l’entièreté des racines dans le trou.
- Creuser un fossé à 10 cm du plant tout autour et arroser.
- Placer un tuteur à 3-4 cm de la tige.
- Et enfin, mettre du paillis au pied des tomates.
Pourquoi pailler ? Pour des raisons que nous allons voir dans un instant.
Si votre terre est très argileuse et qu’elle se tasse facilement, vous pouvez coucher la tige de manière que les racines adventives soient au plus proche de la surface.
Enterrez bien chaque plant de tomate, car les petits poils que vous voyez sur la tige sont de potentielles racines qui se développeront une fois sous terre.
Les fausses croyances pour cultiver ses tomates !
Il y en a deux, les voici :
- Il faut bien tasser pour que les plants repartent.
Surtout pas, les racines ont besoin d’air. Ne vous inquiétez pas, arroser suffit, vos pieds de tomates vont repartir. - Il faut mettre des orties au fond du trou pour accélérer la croissance du plant.
Alors, sur le papier, oui, mais dans les faits, non. Parce que pour que les orties se décomposent, ils ont besoins d’oxygènes. Chose qu’ils n’ont pas une fois enterré dans un trou.
Comment installer des tuteurs pour ses tomates ?



Il vous faudra des tuteurs, ça ne fait aucun doute. Cependant, certaines variétés de tomates ( à port déterminé) s’étalent au sol. Cela demande un paillage très bien réalisé. C’est indispensable pour éviter certaines maladies. Nous en reparlerons juste après.
Pour la variété de tomate qui pousse en hauteur, il vous faudra un tuteur solide, car le poids des tomates est conséquent. Les tuteurs doivent être hauts et si vous voulez sérieusement appliquer la permaculture à vos tomates, privilégiez des tuteurs recyclables. Vous avez le choix entre la canne de Provence ou le bambou. Le tuteur se place dès que vous repiquez vos tomates en pleine terre. Fixez la tige au tuteur grâce à un lien (ici aussi, biodégradable si on applique la permaculture à fond). Le raphia fera très bien l’affaire.
ATTENTION : Laissez un espace entre la tige et le tuteur, car la tige va encore grandir. Faites aussi attention à ce que le lien n’abîme pas la tige de la plantation.
Pourquoi il ne faut pas tailler les tomates ?



Parce qu’on fait de la permaculture. 🙂 Vous aimeriez qu’on vous coupe un bras pour être plus productif ? Bon je vais un peu loin. Il y a de bonnes raisons de tailler les pieds de tomates, à certains endroits stratégiques. Pour ma part, je sais que cela les blesse et permet aux maladies de mieux s’infiltrer. C’est un choix, certains les taillent en enlevant les gourmands, la tige secondaire.
Pour arrêter la hauteur des tomates, certaines personnes étête l’embout du plant. À moins que vous ayez eu de bons retours dans votre jardin avec cette expérience, je vous déconseille, car le mildiou (maladie la plus connue chez la tomate) va se répandre sur vos plants beaucoup plus facilement.
Quand et combien de fois arroser les tomates ?
L’arrosage est tout un art. Si vous arrosez trop :
- les racines ne grandissent pas
- le sol est trop humide et mal aéré
- le risque de maladie est plus élevé
- et la conservation de vos fruits après la récolte devient compliqué, car vos tomates sont gorgées d’eau.
L’idéal est d’arroser une à deux fois par semaine. Cela dépend de votre région, du climat, de l’année, de votre terre et pleins d’autres facteurs. Cela doit avant tout être un ressenti.
Vous pouvez utiliser un goutte à goutte comme arrosage automatique ou bien une bouteille percée, dans ce cas-là, placez bien l’arrosage automatique sous le paillage et veillez à ce que vos plants ne soient ni trop arrosé, ni pas assez.
INTERDIT : L’aspersion. On oublie pour les tomates, car la dernière chose à faire est de mouiller les feuilles. Vous augmentez radicalement les chances de rendre malade vos plantations.
Pour résumer, arrosez avec de l’eau à température ambiante (pas trop froide pour ne pas choquer vos plants) et arrosez assez éloigné des pieds, car la seule manière dont les racines poussent est en allant chercher l’eau. Si vous arrosez à la base du pied de tomate, elles ne grandiront pas.
Quelles maladies peuvent avoir les tomates ?
- Le mildiou



On en a parlé un petit peu dans cet article. C’est un champignon qui se développe sous la terre et qui se dépose sur les feuilles lorsque celles-ci sont humides. Vous ne le connaîtrez jamais si les feuilles des plants restent sèches. On reconnaît cette maladie à cause des taches noires sur le feuillage. Les tiges deviennent brunes et les fruits pourrissent.
Vous pouvez anticiper cette maladie en plantant des variétés de tomates résistantes comme le beefsteak, la côtelée de Florence, le délice du jardinier ou encore la russe.
Pour mettre toutes les chances de votre côté, laissez de l’espace entre les pieds, choisissez les bonnes variétés de tomate, diversifiez les variétés, paillez immédiatement après la plantation et secouez les feuilles lorsque celles-ci sont mouillées et qu’il n’y a ni vent ni soleil.
Si vous arrivez trop tard, il vous faudra éliminer les parties infectées pour que le mildiou ne se répartisse pas sur d’autres plants.
- La verticilliose
Nous avons, là aussi, à faire à un champignon. il se développe sur le bas des racines.
- Moucheture et gale bactérienne
Le seul conseil que j’ai à vous donner, c’est : Paillez votre sol.
- Le cul Noir (nécrose apicale)
On reconnaît cette maladie simplement par sa couleur noire sur le bas des tomates. Certaines variétés comme la cornue des Andes ou la Madagascar sont plus sensibles que les autres. Là aussi, si vous paillez le sol et que vous arrosez bien, il n’y a aucune raison de voir cette maladie apparaître.
Pourquoi est-ce que le paillis est efficace contre les maladies ? Car celui-ci agit véritablement physiquement comme barrière entre ce qui se passe sous terre et hors sol. La tige, les feuilles et les fruits sont ainsi protégés. De plus, il permet de garder le sol humide, ce qui est idéal pour le pied de tomate.
Quelle association avec les tomates en permaculture ?
Rien de plus simple, il vous suffit de planter des fleurs et aromatiques. Tout ce qui passe par votre tête. Les insectes auxiliaires se concentreront sur ce que vous avez planté autour de la tomate plutôt qu’elle. L’œillet d’inde est un très bon exemple d’association avec la tomate.
Comment protéger les tomates des rongeurs ?
- La noctuelle de la tomate



C’est un papillon dont la chenille creuse des galeries à même la tomate. Il n’y a rien que je puisse vous donner comme conseil pour l’éradiquer si ce n’est vous prévenir en associant vos tomates à des fleurs. Pour ma part, j’ai choisis l’œillet d’inde pour accompagner mes tomates. 🙂
La tuta absoluta
Là aussi nous faisons à faire à une chenille. Cette fois-ci, elle attaque les feuilles en premier puis les fruits. Faites attention, car elles sont très dévastatrices. La chenille s’attaque aussi au poivron, à la pomme de terre et aux aubergines. Pour s’en débarrasser, il vous faudra placer un piège à phéromone, trouvable en jardinerie.
- Les punaises
Vous les connaissez, il n’y a pas de grand risque si vous les enlevez à la main avant d’être envahi.
- Les pucerons et les thrips
Vous n’aurez aucun problème si vous faites pousser d’autres fleurs et aromatiques à proximité de vos plants de tomate. Ces auxiliaires se concentreront dessus.
Comment savoir à quel moment ramasser les tomates ?
Cela dépend de la variété de tomate, mais disons que vous pouvez les ramasser lorsque la couleur a changé, lorsque la tomate est prête au toucher (dure, molle) et pour certaines variétés lorsque le pédoncule ne retient pas le fruit.
Pour prolonger vos récoltes, courbez l’extrémité de votre tige. Ne la coupez en aucun cas.
Comment récupérer des graines de tomates pour faire des plants ?



Récupérer ses graines
Observez le dessous de votre tomate. Il devrait y avoir une minicicatrice. Si celle-ci est plutôt grosse, ne prélevez pas les graines. Vos futurs plants pourraient tomber malades facilement. Si la cicatrice est toute petite, alors vous pouvez récupérer les graines.
Pour cela, deux méthodes sont possibles. La première est la plus simple, mettez votre tomate en terre. Faites-le en pot pour contrôler l’endroit où pousse vos futurs pieds.
La deuxième méthode consiste à déposer les graines sur un sopalin ou tout autre support absorbant et de les replanter au printemps.
Pour résumer la méthode de Blaise Leclerc :
- Détachez la graine de la tomate grâce à la pointe d’un couteau.
- Faites tremper quelques jours jusqu’à voir un voile blanchâtre (n’attendez pas que les graines germent).
- Battez le tout avec un fouet pour séparer la graine de la pulpe.
- Rincez puis recommencez trois fois.
- Étalez sur un support absorbant.
- Laissez sécher 3 jours.
- Gardez ces graines au frais, à l’ombre et à l’abri des rongeurs.
Si vous souhaitez désinfecter vos graines pour éviter toute sorte de maladies déjà présentes, trempez vos graines dans 15 cl de vinaigre d’alcool à 8 °C par litre.
Quelles sont les meilleures variétés de tomates ?
Voici une sélection des meilleures variétés de tomates :
- Les variétés précoces :
Miel du mexique, Sweetbaby, Cerise noire, Prune noire, Côtelée de Florence, De berao.
Autres variétés conseillées :
Raisin vert, Kaki coing, Rose de Berne, Oxheart Striped, Summer Cider, Striped German.
Conclusion
La tomate se récolte et se déguste sur l’espace de quelques mois, mais vous pouvez toujours la conserver. Soit à température ambiante avec une technique de conservation, soit en faisant des tomates séchées, du coulis, des tomates au sel, de la sauce, des tomates au vinaigre ou encore du ketchup.
Retenez que le plus important, malgré tout les conseils que je vous ai donné est de tester par vous-même et voir ce qui fonctionne ou non. Comme je l’ai dit au tout début, nos potagers sont différents et nous aurons tous des résultats différents.
Si vous êtes encore ici, vous serez sûrement intéressé par le défi que je me suis lancé en permaculture. Découvrez le 2ᵉ bilan de mon défi en cliquant sur le bouton play ci-dessous :